Les couleurs sont levées, il y a du monde dans la maison...
Il y a des journées où l'on voudrait que le temps s'arrête,
un peu comme celle de mardi,
j'aurais voulu qu'elles durent deux jours, trois jours, qu'elles s'éternisent..
Notre escapade vers l'océan fut, comme d'habitude, revigorante.
Retrouver ceux que l'on aime après une année bien difficile,
partager et savourer ces moments précieux,
autour d'un délicieux repas concocté par Ontont...
Vient enfin la longue promenade sur la plage de la Pège.
Cet endroit magique qui ressemble à un miroir à marée descendante,
où l'esprit et les pensées vagabondent
au rythme des vagues.
Oh qu'il est bon prendre le temps de regarder,
de s'étonner sur un coquillage, sur les phénomènes de la nature,
d'observer les mouettes qui piétinent le sable humide
pour en faire ressortir coquilles ou crustacés,
(sur cette plage bien fréquentée pour le mois de septembre!)
de faire un sauvetage de papillon venu se noyer dans le ressac.
Il ne quittera d'ailleurs pas le doigt de Ontont tout le temps de notre balade,
il sera déposé dans les dunes en fin de parcours.
Espérons qu'il aura trouvé un meilleur destin.
Sourire aussi, car la vision que reflète les pêcheurs et promeneurs
est parfois comique ou humoristique.
Par exemple ceux-là, en grande discussion, dos à l'océan,
pour seule vision : une barre d'immeubles,
admirent-ils cette architecture si pure ?
ou est-ce un nouveau concept, le monde est si fou !
Et ce vent qui décoiffe, cet air iodé
(qui pour le coup, ne sent pas la vase Héloïse...)
Puis comment cet oiseau des mers,
m'emporta en une fraction de seconde vers un brin de nostalgie,
me transporta dans une minuscule et sombre cuisine
du 17ème arrondissement de Paris,
un mur jauni, un horizon à 50 cm des yeux...
où trônaient punaisées des cartes postales des mouettes.
Oui tout à coup j'ai eu une énorme pensée pour ma Mamy
qui les avait en passion.
Son mur, son évasion de chaque matin.
Puis se retourner, il est temps de rentrer,
Enfin, je ne sais pourquoi,
je me suis mise à chanter dans ma tête ce tube de 1975...
"Tu sais
Je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci
C'était l'automne
Un automne où il faisait beau
Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique
Là-bas on l'appelle l'été indien
Mais c'était tout simplement le nôtre...
Avec ta robe longue
Tu ressemblais à une aquarelle de Marie Laurencin
Et je me souviens
Je me souviens très bien de ce que je t'ai dit ce matin-là
Il y a un an, y a un siècle, y a une éternité
Où tu voudras, quand tu voudras
Et on s'aimera encore
Lorsque l'amour sera mort
Toute la vie
Sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l'été indien"