Vendredi 4 mai...
Comme convenu ce matin avec le maréchal ferrant,
il est 15 h 30 lorsque je m'en vais faire rentrer notre ânesse dans son box...
J'échafaude depuis midi tout un panel d'idées pour y parvenir...
Je me suis dis qu'au pire y'aura toujours la soluce
du petit seau d'avoine-maïs-blé
dont elle raffole.
Elle est un peu plus loin dans le pré et,
pour ne pas éveiller chez elle le moindre soupçon,
(il parait que les animaux ressentent des tas de truc alors méfiance !)
mine de rien je fais celle qui l'ignore
et me lance dans le nettoyage de son lieu d'aisance !
Paf ! Yes yes yes !
Elle est curieuse la bête, la voilà qui rapplique au petit trot.
Cool, je ne pensais pas que cela serait aussi simple !
Hop en deux temps trois mouvements, je te choppe la barrière
(piou elle est lourde, mais le fait d'avoir manier des cartons pendant plusieurs semaines, la musculature de
la bonne femme ne peine qu'un peu.)
Bref je te choppe la barrière et bloque ainsi parfaitement la sortie.
Je termine mon ménage sous son regard légèrement narquois.
Petite séance de caresses. C'est con mais on s'attache vite !
Puis, je repars l'esprit léger et reprend mon bricolage à ma nouvelle vitrine.
17 h...
Mon cher et tendre m'interpelle :
- Il faudrait penser à rentrer Joséphine
- ...???... bah je l'ai déjà fait !
- ah bon alors elle est ressortie ! car je la vois qui est dans le pré !
- j'y crois pas ! elle a viré la barrière !
Et me voilà repartie et trouve la barrière... renversée !
Bizarrement Joséphine revient l'air enjoué...
et rentre à nouveau dans son écurie.
Bon, je relève la barrière... un peu plus lourde maintenant !
et cherche le moyen de la bloquer.
En fouillant par-ci par-là, je trouve du fil qui sert aux clôtures électriques.
(et oui son pré est clos de cette manière).
Je commence à droite.
Et vas-y que je te fais des tours et des retours des noeuds, double et triple
puis constate fièrement le résultat m'assurant de la solidité
et stabilité de la chose...
Impeccable ! Bon je vais faire la même chose à gauche.
Et hop, tours et retours...
Et là... Paf ! Dzzzttt... ouille c'est chaud ça pique oups ça fait hyper mal....
mal au
coeur... bizarre... drôle de sensation... sur ma main...
Mais oui c'est bien sûr ! que je suis con !
je viens de me foutre une châtaigne avec la clôture
que j'ai heurté avec mon super fil bleu... mais conducteur d'électricité !
Fais gaffe ma poule, t'es plus avec tes fils de broderie là,
tu joues dans la cour des grands !
Je continue et termine prudemment mon entreprise.
Bon si avec ça elle arrive à tout virer, elle sera très forte !
Discrètement je m'éloigne et me cache...
Je la vois qui va renifler ce que je viens de faire...
Elle commence à gratter la terre...
Manifestement elle n'apprécie pas du tout la blague.
Lorsque... tout à coup elle se dresse et bing,
elle balance des grands coups de poitrail dans mon travail !
Puta... elle va se faire mal !
J'y retourne... et reste avec elle, la rassurant sur son sort,
lui expliquant que le maréchal ferrant va arriver, qui faut qu'elle soit patiente etc...
Oui oui débile avec cette Joséphine...
Puis, je peaufine mon oeuvre par de grandes planches misent verticalement,
cela semble la décourager de renverser la barricade.
Tout cela nous mène tout de même à 18 h....
Je m'en retourne la laissant pour la seconde fois.
18 h 15... quel raffut du côté de chez elle !
J'accoure et là... un souk indescriptible !
Elle a retourné la paille et en a fait des tas...
elle a labouré la terre... un brouillard de poussière a envahi les lieux !
Elle est énervée, a chaud... cela me fend le coeur, elle n'est pas heureuse,
tant pis pour le maréchal ferrant qui n'est toujours pas là... à 18 h 30.
On verra à se débrouiller plus tard.
Je supprime les planches et tout le reste en faisant attention
à ne pas me reprendre un coup de jus !
Une fois ça suffit ! Faut pas être con non ?
La voilà qui repart nonchalamment brouter ses
pissenlits.
19 h 30...
L'Homme tant attendu arrive enfin !
Cool Joséphine rentre tranquillement dans son box mais
s'agite quelque peu lorsqu'elle l'aperçoit !
Ouh ça va pas être simple cette histoire je le sens.
Et me revoici aux prises avec ma barrière qui cette fois-ci pèse une tonne !
Je vous passe les détails du travail,
les gestes précis et rapides du maréchal ferrant.
D'abord, j'peux pas vous raconter...je n'ai rien vu...
car j'étais chargée de tenir l'ânesse...
et mes petits muscles ont eu bien du mal ! Elle est super costaud !
et j'ai plusieurs déplacements de barrière dans les bras, ne l'oubliez pas !
20 h tout est fini.
Pour la dernière fois, je re-re-re-déplace mon amie la barrière Vauban
(oui la barrière comme celle de la police quoi, une barrière anti émeute !)
et là... Paf... Dzzzttt... ouille c'est chaud ça pique oups ça fait hyper mal...
mal au coeur... bizarre... drôle de sensation... sur ma fesse !
Et merde j'ai frôlé de mon postérieur... la clôture électrique !
C'est instantanément la punition suprême, mais put... que ça fait mal.
J'ai la fesse (excusez de ce moment d'intimité....) en feu !
Ainsi va la vie et se termine l'épisode "manucure-pédicure" de Joséphine.
Elle est repartie à son herbe et ses boutons d'or,
et ne semble pas du tout traumatisée.
Moi... oui par la clôture !
Rendez-vous au mois de septembre pour sa prochaine séance de pied !
et nous à demain pour un nouvel article.
Bon week-end.